10 Clefs à savoir pour Écrire un bon Roman quand on débute
Vous trouverez sur Internet, des centaines de blogs donnant des conseils sur l’écriture d’un roman, avec toutes les règles à respecter et les erreurs à éviter. Des blogs entiers réfèrent tout ce qu’il y a à faire ou ne pas faire, rendant parfois la tâche de l’écrivain novice encore plus déstabilisante que motivante.
Car avant tout, écrire un livre est un voyage. Et c’est cela qu’il faut garder en tête. Exorcisons ces conseils pour « écrire le Best-Seller de l’année ».
Ecrire ou lire ont cela de commun, que nous ne sortirons pas d’un roman de la même manière que nous y sommes entrés.
Écrire un livre est une démarche personnelle, écrire un bon roman est une démarche altruiste. Comme le dit Laure Zehnacker, auteur de litterature-et-art.com
- Avoir le début et la fin d’un roman
C’est bien de savoir d’où on part et de savoir où l’on veut aller. Le reste est libre, laissé à l’imagination. Un livre est un peu comme la vie, on connait les premières lignes, on sait ce qu’on veut atteindre, mais le comment reste la partie la plus incontrôlable.
Je ne conseille pas d’avoir un plan complet et détaillé d’une histoire, mais ayez les premières et dernières cinq lignes.
- Bien s’organiser
Le deuxième conseil avant de se lancer dans l’écriture d’un livre, c’est de s’organiser. L’artiste chaotique n’existe que dans les films américains.
Bien s’organiser, c’est se donner un objectif à la semaine ou au mois (écrire 30 pages par mois), et se dégager du temps pour arriver à tenir son planning. Cela peut-être d’écrire entre six et sept heures du matin, ou le week-end de 16h à 18h. Pendant ce temps-là, vous ne devriez pas être joignable ni disponible.
Il est aussi préférable d’être dans une pièce sans internet ou Smartphone, ou tout engin à disposition vous déviant de vos feuilles blanches.
- Être ouvert / être curieux
Il n’y a pas que les livres historiques qui demandent à l’auteur une recherche laborieuse, à l’image d’Indiana Jones allant se perdre au fin fond du désert pour retrouver le Graal. Même les livres contemporains sont soumis à cette loi de la recherche. Tous les livres sont des observations du monde. Il est important que chaque personnage ait son point de vue, et pour cela il va falloir étudier les gens qui sont autour de vous. Cela rendra crédibles les situations et les personnages : un geste, une façon de tenir une cigarette, de se pincer les lèvres, la rue est une encyclopédie de détails.
- Se faire confiance
Cela se ressent dans un bon roman, que l’auteur se fait confiance, qu’il est conscient que ce roman aura une qualité propre. Si l’inspiration est une créature capricieuse et instable qui ne vous accompagnera pas dans l’intégralité de l’écriture, la confiance en soi en revanche, doit tenir le rythme et suivre et être dans chaque page du roman.
- Aimer son livre et ses personnages
Aimer son livre et ses personnages, va au-delà d’être simplement fier du résultat final. Il faut que les personnages soient crédibles, parce que ce sont eux qui rendent le roman intéressant.
Aimer son livre au final, c’est le vivre, concrétiser un monde et une histoire qui n’existait jusqu’à présent, que sa tête.
- Se laisser le temps à la correction
La correction, c’est le moment où vous lisez votre livre comme s’il était d’un autre auteur. Il faut avoir oublié son roman pour en être surpris.
Il ne faut pas hésiter à rayer des paragraphes entiers si c’est nécessaire. Et j’en connais la difficulté. Pour ne pas perdre vos écrits originaux, vous pouvez enregistrer une version double de votre roman, dont l’un reste en l’état et l’autre servira à la correction.
Pour les fautes d’orthographe et de grammaire, vous pouvez utiliser scribens.fr (gratuit) ou Antidote (payant).
- Lire
Certains ne lisent pas pendant l’écriture d’un livre. Pourtant lire peut devenir la source d’une inspiration improbable. Être inspiré dans le sens large du terme, c’est se laisser influencer par une idée surgissant de nulle part ou par l’univers de quelqu’un d’autre. Et au final, cela ne fait aucune différence.
Lire a de nombreux avantages ; cela vous permettra de vous changer la tête un moment, d’oser des choses que vous n’auriez jamais osé écrire, de trouver des idées de style, d’observer les retournements d’un livre pour les imiter.
- Respecter la feuille blanche
Si cela fait cinq heures que vos doigts sont en lévitation au-dessus du clavier et que définitivement rien ne vient, mieux vaut se lever et faire une vraie pause. Aller vous balader en forêt, visiter un musée, regarder un film, aller boire une bière avec des amis. Ce qui peut aider à noircir cette feuille blanche, c’est de parler de l’histoire autour de vous, en citant le passage qui pose problème. Parfois, on peut vous apporter une idée à laquelle vous n’aviez pas pensé et qui débloque la suite.
- Voir le livre comme un produit
Trop souvent, l’écrivain aura à supporter son alter ego d’artiste, cet être romantique et souvent idéalisé comme une personne divine, dont l’œuvre ne peut être qu’un sacrement ! « Et toi qui oses critiquer le livre, toi, oui toi, tu seras brûlé sur l’autel de la perfection. »
Et pourtant comme on se trompe. Un livre est un produit. Prendre de la distance avec le fardeau de l’œuvre artistique, vous permettra de gagner en liberté dans votre style et votre structure.
- Travail et inspiration
L’inspiration, c’est bien. Personne ne s’en cache. Pourtant, il ne faut pas compter sur elle pour terminer un roman. L’inspiration, cette muse distraite, ne représente que 20% d’une œuvre d’art. Elle est parfois l’impulsion du début. Et si on peut lui faire confiance pour embellir certains pans du texte, il est aussi préférable de se fier à son propre baromètre.
Ceci est sans doute le conseil le plus avisé. Pour écrire un bon roman, il faut écrire sans trop réfléchir. Ecrivez comme si vous parliez à quelqu’un ou que vous lui écriviez une lettre pour lui raconter une histoire. Mieux vaut un style d’écriture simple et léger, qu’un style lourd et trop travaillé qui ne sera pas agréable à lire.
Le meilleur des conseils
Comme disait Mozart, seul l’amour est l’esprit même du génie. Et je crois que c’est le seul conseil à donner, écrire avec envie et plaisir. Le lecteur vous remerciera.
Le reste, c’est votre signature, que vous soyez plutôt poésie, Bukowski, vulgaire, humoristique, fantaisie… que vous écriviez sur de la musique, ou que vous lui préférez le silence… que vous soyez un écrivain de la nuit ou du petit matin, ce livre c’est le vôtre.
«Les écrivains ont toujours réfléchi à leurs choix esthétiques. Au XIXe, les auteurs s’en expliquaient dans des préfaces. Parce que la manière dont on écrit engage une vision du monde. Mais depuis certains excès théoriques du Nouveau Roman, les écrivains s’interdisent de réfléchir et c’est regrettable. Si on n’a pas conscience que le roman est «la plus indépendante, la plus élastique, la plus prodigieuse des formes littéraires», comme dit Virginia Woolf, on risque de se soumettre inconsciemment à l’idée toute faite de ce que doit être un roman.», avoue Sophie Divry, dans une interview au Figaro
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