Le quatrième mur de Sorj Chalandon
Sixième roman de cet auteur qui a su tant de fois me surprendre et il y parvient alors encore au travers de ce roman extraordinaire avec l’invention d’un monde, d’une idée absolument originale pour montrer au monde la réalité de cette époque puisque le texte est situé en 1976 et pour démontrer que chaque action, chaque volonté changera notre vie pour toujours.
Un projet fou
Le sujet de l’ouvrage « Le quatrième mur » m’a immédiatement interpellé car il s’agit de l’histoire de Sam, un juif parisien qui décide de mettre en scène la fameuse pièce de Jean Anouilh, « Antigone » mais alors qu’il aurait pu la créer dans la ville française, il décide que le lieu pour cette représentation magistrale devra nécessairement être Beyrouth. Déchiré par la guerre, le Liban crie sa souffrance mais Sam n’en démord pas et je rentre alors dans ce combat d’un ancien juif dont les parents ont réchappé à Auschwitz et qui décide qu’il est seul maître de son destin et de ce qu’il est capable.
Le roman devient alors passionnant immédiatement pour moi car j’ai une envie irrésistible de connaître le fil des évènements pour savoir s’il réussit en effet à réaliser ce rêve qui parait impossible. Mais l’idée est tellement belle, que je souhaite qu’il y parvienne en recrutant les acteurs au fil de sa route, à savoir parmi les combattants des deux camps pour que ceux-ci se retrouvent l’espace d’un instant au milieu d’une nouvelle histoire et oublient ce qui les déchire tant.
Une ode à la paix
Au-delà de l’envie de Sam, se dessine la volonté de créer une trêve dans ce combat comme toute guerre en général et ce sentiment m’a alors transportée pendant toute ma lecture car je me rend alors compte qu’en effet il s’agit d’une possibilité que les opposants n’ont pas envisagé trop occupés à se battre pour rechercher une nouvelle forme d’expression. Sam traverse alors ce pays avec sa nouvelle vision des choses et va alors apprendre à chacun, comme à moi-même, que des solutions existent au-delà des armes et que la poésie peut naître de n’importe quelle situation.
Sam tombe malheureusement malade en 1982 mais l’idée est trop belle alors il la confie à son ami Georges, également metteur en scène et lui donne la tâche ardue de créer cette pièce dans un pays ravagé en préconisant de trouver des participants sur sa route. L’espoir renaît dans mon cœur car contrairement à ce qu’on aurait pu penser, de nombreuses rencontres vont permettre de trouver les acteurs au milieu de ce décor apocalyptique. Le personnage de Georges est alors également très attachant pour moi car, tout comme Sam, il a foi en cette aventure et est prêt à créer un nouveau style, à savoir le théâtre de ruines. Confronté à la guerre et à sa cruauté, il saura alors imposer sa poésie, sa seule arme pour cesser l’espace d’un instant les combats sanguinaires, pour suspendre la guerre dans les airs.
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